La plupart des langues
aujourd'hui possède une forme graphique. L'écriture [F1]
[E1] [Es1]
[I1] [I2] est apparue il y a environ
5000 ans, probablement dans des civilisations urbaines en Egypte, en
Mésopotamie, en Chine et en Inde.
Toutes les
langues n'ont pas adopté la même façon de transcrire les sons de la langue
orale. Certaines
écritures sont dites de type phonologique dans le sens où elles cherchent à
reproduire les phonèmes, soit les unités phoniques de la langue. D'autres ont
choisi la représentation sémantique, comme le Chinois qui transcrit la
langue par le biais des hiéroglyphes qui représentent les morphèmes, soit les
unités de sens de la langue.
Toutefois, même
dans les langues de type phonologiques comme celles qui transcrivent
les sons par le biais d'un alphabet
[F1]
[ES1]
[E1]
[I1], l'écart entre le code
oral et le code écrit est souvent grand.
Les systèmes d'écriture se sont constitués au
fur et à mesure de l'histoire et ont acquis une certaine stabilité. La langue écrite n'évolue
donc pas aussi rapidement que la langue
parlée.
La distance entre le code oral et le code écrit est encore plus grande
pour les langues qui, comme le français, ont une écriture étymologique qui conserve encore un lien aux états passés de la langue et aux langues
d'origine (comme le latin ou le grec pour le français). Par exemple le mot pain [pC]
conserve dans sa graphie la prononciation ancienne [pain].
L'écart entre le code oral et le
code écrit s'explique également par le caractère conventionnel des signes
choisis pour représenter les sons de la langue. L'arbitraire du signe [F1]
[E1] [Es1]
[I1] se retrouve à tous les niveaux de l'articulation du
langage car Il n'y a pas de lien naturel et univoque entre les lettres de
l'alphabet et les sons des langues. Ceci explique que des langues qui partagent
le même
alphabet n'attribuent pas toujours la même
valeur phonique aux mêmes
lettres. En français le digramme th se prononce [t]
dans théorie [téORi]
alors qu'en anglais il se prononce [D]
dans the, fricative interdentale qui n'existe pas en français.
De plus, le nombre des signes alphabétiques étant
généralement limité dans toutes les langues, leur sens n'est pas toujours fixé de façon
absolue mais obéit à la logique combinatoire, et se construit en fonction du
contexte des autres signes. Il se produit donc qu'à l'intérieur d'une même
langue, un signe peut représenter
plusieurs réalités phoniques et, vice versa, un même son peut être représenté par
des signes différents.
L'alphabet français [F1] dispose de
26 graphèmes ou lettres, 6 graphèmes vocaliques et 20 graphèmes
consonantiques. Pour les raisons que nous venons de citer, entre les lettres et
les sons du français, les rapports sont de plusieurs ordres [F1]:
- un même
son peut être
représenté par plusieurs lettres différentes: par exemple le son [è]
peut se transcrire par le digramme ai mais aussi par les graphèmes è
et ê.
- une même
lettre peut représenter des réalités sonores différentes:
par exemple en français la lettre a
correspond au son [a] dans lama [lama] mais
se combine avec i pour représenter le son [è]
comme dans vrai [vRè]
et avec u pour donner le son [o] comme dans aujourd'hui [ojURdVi],
avec i et n pour donner le son [C]
comme dans pain [pC],
etc...
- certaines lettres se prononcent
ou sont muettes selon les contextes. C'est le cas pour les lettres d, p, s, t, x,
z qui sont normalement muettes en fin de mot comme dans petit [peti],
grand [gRB],
las [la],
deux [dE],
et nez [né]
ou le p qui se prononce dans septembre [sèptBbR]
mais est muet à l'intérieur de sept [sèt].
L'écart entre le code oral et le
code écrit est grand en français
et explique les difficultés que rencontrent les étudiants étrangers mais
également les petits francophones dans l'écriture du français. Il existe
toutefois des règles phonétiques/orthographiques qui peuvent aider les apprenants dans
l'écriture du français. Bien qu'elles ne soient pas exemptes d'exceptions, elles
donnent à l'apprenant les moyens de réfléchir sur les constantes de la langue et
de
les apprendre. Il lui faudra, en plus, une bonne mémoire pour toutes les
exceptions. Le français est une langue qui s'écrit en réfléchissant tout le
temps et en se souvenant souvent. C'est le dur labeur en partage de tous ceux
qui écrivent en français, Français, Francophones et apprenants de FLE....en attendant qu'un jour, une réforme de l'orthographe
leur rende la tâche plus facile.