Ci-après un bref récit de son expérience.

“J’ai commencé à faire le vendeur dans la rue. C’était un métier difficile, fatiguant, triste et plein d’humiliations. On flânait tard dans la nuit et puis on se levait très tôt pour recommencer le lendemain matin et découvrir de nouvelles places. Entrer dans un bar m’effrayait, je cherchais à me cacher plein de honte. Je restais derrière les épaules d’un ami et je sortais au dernier moment avec ma marchandise. Mais pour moi vendre était obligatoire. Il y avait des jours dans lesquels il était dégoûtant de « casser les pieds » à quelqu’un qui n’était pas du tout intéressé, mais je devais retenir la nausée que j’éprouvais. La règle était “résister”. J’en suis sûr, je l’ai vu avec mes yeux: si on démissionne, tout est perdu. On commence à se laisser aller, à dormir sur des bancs, à ne plus se laver, à ne plus manger et on a seulement envie de pleurer. Ma condition de clandestin n’était pas du tout facile. J’étais contraint à taire et à subir parce que je n’avais pas de droits. Je devais réprimer chaque réaction et me priver de chaque responsabilité. Il fallait subir en étant conscient que c’était la seule solution. Je cherchais inutilement de m’intégrer dans la vie de la société parce qu’on m’avez promis beaucoup de choses, mais les chemins étaient barrés et les espoirs d’une vie normale s’estompaient de plus en plus.”

Proposez aux élèves cette activité.

Imagine que ton père doit s’installer avec sa famille dans un autre pays avec la promesse d’un travail et d’une vie aisée. Une fois qu’il est arrivé dans la nouvelle maison, par contre, la réalité est différente : exploitation et rétribution insuffisante pour ton père, exclusion et défiance à ton égard à l’école. Ecris une lettre aux amis que tu as laissés et raconte leurs ta condition, tes états d’âme et tes réactions en face de cette situation.